-- Lettre morte --
L'île Bourbon, décembre 08
chère, [...]
[...] L'air est fortement saturé en humidité, c'est un véritable été tropical, lourd et chaud. Les fruits exotiques commencent déjà à libérer leurs parfums dans la nature et parfois en ville aaussi. Il n'est pas rare de sentir des effluves de papayes, de mangues et de litchis au détour des rues claires de St Denis ou de St Paul. Et qui dire des fleurs, sinon qu'en cette période estivale, leurs couleurs se multiplient à l'infini ; d'ailleurs Décembre est le zénith de ce florilège et de cette symphonie colorée et odorantes.
Il faut le soir venu, se promener aux premières fraicheurs, dans un jardin créole, le ciel alors s'anime de teintes surréelles emprunt de pourpre, de rose et d'orange, et l'on sent, en marchant pres des vacoas, les douces et legères exhalaisons du jasmin et du lilas, un peu plus tard, aux premières étoiles, suplantées par la senteur subtile des herbes aromatiques. Et finalement [...] pourrai-je terminer sans parler de ce bleu, permanent tout autour. Le bleu du ciel, parfois, et le bleu de l'Océan toujours. ils sont légions ces bleus, nuances variables, Ils sont apaisants et beaux aussi et révoltant à coup sûr.
Mais au-delà de l'air qui y règne, je dois avouer que cela me procure une sensation étrange que d'être ici, dans l'île. tout y est tellement petit, (plus petit que dans mes souvenirs), et depuis que je l'ai quitté, je dois dire que rien n'a fondamentalement changé mais tous semble radicalemment différent [...] . la chose est étrange, j'ai l'impression d'etre dans un autre pays, inconnu et famillier à la fois. je suis un étranger au pays natal [...] Il faut que je me rende à l'évidence : je ne suis plus chez moi ici. [...]
Bien à vous,
Un brin de nostalgie, de tristesse, cela fait
3 jours que je n'ai que de mauvaises nouvelles
désolée .... je respire un grand coup et je
reviens avec le sourire ! |
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